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Benjamin Franklin : A la recherche d’un monde meilleur
Aimes-tu la vie ? Alors ne perds pas de temps ; car c’est la substance dont la vie est faite.
—Poor Richard's Almanack, 1755
Scientifique, inventeur, diplomate, humoriste, philanthrope, et entrepreneur : Benjamin Franklin est l’un des américains les plus remarquables et influents de tous les temps. Cette exposition, qui célèbre le trois-centième anniversaire de Franklin, vous propose de partager les aventures d’un homme extraordinaire.

Vous ferez la connaissance de Franklin, adolescent rebelle et ambitieux, à Boston, et voyagerez jusqu’à Philadelphie, Londres et Paris. En recréant les expériences scientifiques et les initiatives civiques de Frankin, vous aurez l’opportunité de découvrir le monde à travers son regard et sa curiosité insatiable. Enfin, face aux originaux des cinq documents fondateurs de l’amérique, tous signés par Franklin, vous pourrez mettre en pratique vos propres talents pour la negociation et le compromis. Entouré des affaires de Franklin, dont beaucoup ont été conservées par sa famille et n’ont jamais été montrées au public, vous serez immergé dans son monde. Mais au travers de la quarantaine d’activités vous permettant de découvrir les multiples aspects d’un Benjamin Franklin inédit, vous partirez aussi à la découverte de votre propre monde.

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Question de tempéramment
Être ignorant n’est pas une honte telle que que de ne pas vouloir apprendre.
—Poor Richard's Almanack, 1755
Né dans une famille nombreuse de commerçants de Boston, Ben Franklin apprit très tôt que le labeur, la frugalité, l’intégrité et le contrôle de soi sont des vertus à cultiver. Bien qu’il n’ait été à l’école que durant deux ans, Franklin s’est toujours tourné vers les livres, tant pour son inspiration et son savoir autodidacte, que pour son plaisir. Il connaisait bien les enseignements religieux et moraux des Puritains de Boston, et prenait pour ses propres écrits l’exemple de  philosophes et essayistes célèbres.

À l’age de 12 ans, Benjamin devint l’apprenti de son frère aîné, James,  qui était imprimeur. Franklin apprit le métier facilement, mais il était poussé par l’ambition : brillant et indépendant, il fuit Boston alors qu’il n’était âgé que de 17 ans.  Il gagna tout d’abord New York, mais, n’y trouvant pas de travail, il continua jusqu’à Philadelphie.

    Exhibit Photo: Milk Street, Boston
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Milk Street, Boston, installation 2005
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B. Franklin, Imprimeur
Celui qui a une profession détient un patrimoine.
—Poor Richard's Almanack, 1742
M.T. Cicero's Cato Major, 1744
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M.T. Cicero's Cato Major, 1744
    Arrivé à Philadelphie en 1723, Franklin travailla à s’établir en tant qu’imprimeur. Au cours des 25 années qui suivirent, il élargit son reseau d’amis et de collaborateurs, dans les colonies et en Angleterre. L’impression et l’édition permirent à Franklin de se constituer une fortune assez importante pour lui pemettre de se retirer des affaires à l’âge de 42 ans.

Bien que retraité, Franklin était fier de ses origines, et il demeura fier d’être un commerçant lorsqu’il pu consacrer sa vie au loisir. Bien entendu, pour Franklin, “loisir” signifiait la liberté de se consacrer à ses nombreux autres centres d’interet ; une liberté achetée par les années vouées au métier d’imprimeur. C’est peut-être pourquoi parmi tout ce qu’il fit au cours de sa vie, il souhaitait que l’on se souvienne de lui avant tout comme “B. Franklin, imprimeur”.

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Visions civiques
Le bien que les hommes peuvent faire individuellement… est infime,
par rapport à ce qu’ils peuvent achever collectivement.
—Poor Richard's Almanack, 1737
The South East Prospect of the City of Philadelphia, ca. 1718
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The South East Prospect of the City of Philadelphia, ca. 1718
    Déjà alors qu’il n’était un jeune commerçant, Franklin cherchait à améliorer sa personne et sa communauté. Il organisa la Junte, petit groupe de commerçants et d’artisans dévoués à l’amélioration tant eux-mêmes que de leur communauté. Lors de leurs reunions hebdomadaires, ils se demandaient comment ils pourraient “se mettre au service de l’Humanité ? de leur pays, de leurs amis, ou d’eux mêmes?” Les actions de la Junte apportent une réponse. Franklin et ses collègues participèrent à la création d’une bibliothèque de prêt, d’une brigade de pompiers, d’une université, d’une société de lettrés, d’une milice, d’un Hôpital, et d’une companie d’assurance.

Les efforts de Franklin, tout au long de sa vie, pour devenir meilleur lui-même, et rendre meilleur le monde autour de lui procèdent de la même ambition et de la même énergie intellectuelle dont il avait fait preuve jeune homme, puis imprimeur. Son dévouement au service de sa patrie repose également sur sa grande sociabilité : Franklin était un philanthrope sincère. Il pensait que les défis posé par la société exigeaient l’échange, la collaboration, et la générosité. Ceci, pour Franklin, définissait la citoyenneté dans les colonies et la jeune république.

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Une science utile
A quoi sert de connaître leur nom, si l’on ignore la nature des choses ?
—Poor Richard's Almanack, 1750
Exhibition Photo: A Gentleman's Laboratory
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A Gentleman's Laboratory, installation 2005
Tout au long de sa vie,  la curiosité de Franklin et son attitude “touche à tout” envers le monde qui l’entourait l’ont attiré vers les sciences,  que l’on designait alors pqr le terme de  Philosophie naturelle. Véritable esprit des Lumières, Franklin raisonnait de façon concrète, sa pensée reposant sur l’observation, et il partageait ses théories dans sa correspondance internationale avec ses collègues et ses contemporains. Franklin croyait fermement que le savoir scientifique doit bénéficier directement à la société, aussi il ne breveta jamais ses inventions et chercha toujours des applications pratiques pour les théories qu’il développa.

Les recherches que Franklin mena sur l’électicité, dont sa légendaire expérience avec le cerf-volant et la clé fait partie, sont ses travaux scientifiques les plus célèbres. Bien qu’il ait personellement reconnu plus de valeur au service de l’Etat et de la communauté qu’à la science, ce fut son statut de scientifique célèbre qui lui fournit les contacts dont il avait besoin pour réussir sa carrière diplomatique et politique.

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Sur la scène mondiale
Pour convaincre, parlez d’intérêts, pas de raison.
—Poor Richard's Almanack, 1734
Benjamin Franklin, 1777
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Benjamin Franklin, 1777
Franklin était un diplomate et un négociateur achevé, usant de retenue de flexibilité, et sachant recourir au compromis pour concilier différentes visions du monde. Lors de négociations avec les natifs américains de l’ouest de la Pennsylvanie aussi bien qu’avec les puissances britaniques et françaises, Franklin mit sur pied de nouvelles stratégies de collaboration et de respect mutuel pour forger des alliances qui façonnèrent l’Amérique future.

Voyageant en France pour chercher un appui politique et militaire à l’indépendance des Etats-Unis -alors  colonies britaniques-, Franklin devint un acteur puissant de la lutte pour l’indépendance américaine. A Paris, Franklin joua de son charme et de sa brillante réputation ; sa modestie et son esprit servirent à merveille la cause de son pays. Il forgea de solides liens transatlantiques. Cette alliance internationale emportera la victoire, après la longue guerre d’Indépendance.

De retour sur le sol américain, Franklin insuffla son éloquence et son esprit de compromis à la convention réunie pour rédiger la constitution des Etats-Unis d’Amérique.

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Franklin en perspective
Ne craignez pas la mort, car le plus tôt nous mourrons, le plus longtemps nous serons imortels.
—Poor Richard's Almanack, 1740
A l’age de 81 an, Franklin était deux fois plus agé que la moyenne des autres membres de la Convention Constitutionnelle. Souffrant de la goutte et de calculs renaux, il poursuivit néanmoins sa carière politique, acceptant d’être elu pour un troisième mandat de président de l’Assemblée de Pennsylvanie, et rencontrant régulièrement des amis et des admirateurs tels que Thomas Jefferson.

Dans les dernières années de sa vie, Franklin restait ouvert d’esprit et réféchi. Il travailla à nouveau à son autobiographie, commencée des années plus tôt, et s’engagea activement contre l’esclavage,  en devenant Président de la Société Pennsylvanienne pour l’Abolition.

Depuis sa mort en avril 1790, il y a plus de deux siècles, Franklin est  objet de vénération et de souvenir ; il a aussi été romantisé ou moqué, et utilisé comme une icône publicitaire et financière. Son visage et sa silhouette ont été traduit dans tous les médiums – la pierre, la peinture, le cinéma, le dessin-animé, Internet- et se déclinent sur les panneaux d’affichages, les façades de batiments, les timbres postaux, ainsi que les billets de 100 dollars. Le nom de Franklin évoque l’imagination, l’Esprit, et le genie entreprenarial tout autour du monde.

Comment voyez-vous Franklin ?

Dr. Franklin’s Profile, 1982
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Dr. Franklin’s Profile, 1982
The Phillips Museum of Art